De la causalité esprit-matière...

Bonjour et bienvenue sur ce blog

Si vous refusez comme moi la nécessité scientifique d'un monde absurde ;

Si vous n'acceptez pas que le hasard soit considéré comme une cause agissante ;

Si vous tentez d'imaginer que notre monde (non restreint à l'univers observable) est causal mais que vous tenez aussi à votre libre-arbitre ;

Si vous n’aimez pas faire intervenir de façon trop triviale un Dieu à la volonté insondable pour expliquer ce qui vous échappe ;

Si ce que je vous dis ici vous parle ;

Alors soyez les bienvenus :

nous sommes sur la même longueur d'onde pour tenter d'imaginer, ensemble, autre chose réconciliant ce que nous proposent la science et la religion d'aujourd'hui dans leur opposition manichéenne.


Patrice Weisz

24- La Création ex nihilo


Tout est dans le vide
Le vide est dans tout

La Genèse :
Au commencement Dieu créa les cieux et la terre.
La terre était informe et vide : il y avait des ténèbres à la surface de l'abîme, et l'esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux. Dieu dit : Que la lumière soit ! Et la lumière fut.
Dans le bouddhisme, le vide devient forme. A l'origine il y a la vacuité, et tout retourne à la vacuité dans un cycle sans fin.
Dans la cosmologie matérialiste moderne, à l'origine de l'univers, il y a le vide. Puis le Big-bang.
Ces différentes visions se rejoignent, tentant de décrire comment l'univers peut sortir à partir de la vacuité originelle.
Dans la cosmologie matérialiste, le vide n'est pas l'absence de toute chose.
Le vide est "quantique", c'est à dire rempli d'énergie et de hasard
.
Sur le plan religieux, Dieu est là avant l'univers et le crée, sur le plan matérialiste, le hasard est là avant l'univers et le crée.
Je ne reviendrais pas sur le fait que le hasard n'est pas une cause mais une absence de cause, donc ne peut rien créer par lui-même.
Néanmoins ce que les physiciens appellent le vide quantique est rempli d'un sorte de bouillonnement non structuré de particules et d'anti-particules qui s'annihilent sans cesse. Les anti-particules ont une énergie négative qui annulent l'énergie positive ce qui fait que le vide est en moyenne d'énergie nulle, tout comme +1 et -1 s'annulent entre eux.
Le vide fluctue.
Il ne contient aucune structure. C'est l'état le plus probable de l'énergie-matière. On dit que son entropie est maximale (l'entropie mesurant le degré de désorganisation). On parle parfois d'entropie infinie (?) pour désigner cet état pré-univers.
Tout y est mouvement incessant, l'espace et le temps n'existent pas encore. Ce vide est donc localisé en un point sans dimension. Il est partout et aussi nulle part, réduit en un point qui est tout.
La température est maximale voire infinie(?). Toute l'énergie est concentrée.
Puis par un phénomène cumulatif de créations de particules virtuelles, une bulle prend consistance jusqu'à s'enfler puis éclater. Les premières particules naissent et s'annihilent simultanément. Il y a de la matière et de l'anti-matière. L'anti-matière disparait d'une façon encore incorrectement expliquée : c'est la théorie du Big-Bang basée sur l'expansion de l'univers.
"Le vide prend forme".
300.000 ans après une période d'inflation à vitesse prodigieuse, la lumière peut enfin s'échapper de cette masse. Le volume de l'univers est devenu énorme. La température a baissée.
"Et la lumière fut".

Le rayonnement lumineux fossile émis à cette époque est encore observable partout dans le ciel. Il est la preuve de la théorie du big-bang dans sa version inflationniste qui prédit une fulgurante expansion des premiers moments de l'univers. Cet inflation expliquerait l'homogénéité globale du rayonnement, observable dans des régions éloignées, n'ayant pu être reliées "causalement".
Ce rayonnement , à l'origine effectué à une température élevée, quand l'univers était très dense, s'est refroidit avec l'expansion. Il est le vestige du "Et la lumière fut" car avant lui, la densité était trop importante pour que la lumière puisse rayonner. Il a l'âge de l'univers ; c'est l'une des preuves principales sur laquelle s'appuie la théorie du Big-Bang, la Genèse matérialiste.



La théorie du big-bang prédit la transformation de l'énergie en matière. Dans les premiers instants, la température était trop élevé pour que la matière puisse se soldifier. Ensuite la matière, une fois organisée en atomes et molécules, s'est organisée en étoiles, par la force gravitationnelle qui agrège les masses. Les planète seraient alors des parties d'étoiles arrachées et refroidies ou des restes d'explosions mis en orbite.
Ensuite l'auto-organisation a continué sur certaines planètes.
Cette organisation de la matière, aidée des autres forces physiques, se continue ainsi jusqu'à l'avènement du règne vivant, durant les derniers milliards d'années.


La flèche du temps va donc du moins organisé vers le plus organisé localement, va donc du plus probable au moins probable.



L'ordre est moins probable que le désordre.
Et pourtant, effectivement tous les processus physiques observés (en dehors de l'auto-organisation de la matière) vont en sens inverse, du moins probable au plus probable.
Un mur s'écroule tout seul, mais ne se construit pas spontanément.
Les boules de billard ne se réunissent jamais spontanément en un triangle.
Deux liquides brassés ne se séparent pas naturellement.
Quand l'homme fait quelque chose, la nature à tendance à le défaire avec le temps. Les voitures rouillent puis tombent en ruine. Tout retombe en poussière. Il est plus facile de descendre une pente que de la monter. La désorganisation est une conséquence du principe de moindre action qui pousse les phénomènes physiques vers la stabilité. Aucun système ne se maitient tout seul.


Depuis la Renaissance italienne, tout les inventeurs ont cherché la machine à mouvement perpétuel. Non pas comme un mobile inutile, mais en tant que moteur pour actionner une machine ou soulever des poids. Des inventions plus extravagantes les unes que les autres ont vu le jour. Curieusement, aucune de ces machines ne nous est parvenue, entretenant leur mystère.
De temps en temps une corde était reliée par le dessous, à l'insu des spectateurs, actionnée par un complice dissimulé.
Mais à chaque fois qu'une machine était reconnue sans fraude alors elle finissait brulée ou détruite de façon rocambolesque, ne nous laissant hélas aucun témoignage...
En 1775, sous l’influence de Laplace, l’Académie des sciences de Paris condamna solennellement le mouvement perpétuel, coupable de consommer inutilement les talents, le temps et la fortune de trop de mécaniciens ingénieux.

Car aucun système ne se pérennise tout seul. Le mouvement perpétuel n'existe pas, car il suppose :
- Création d'énergie - Inversion de l'entropie - Elimination de toutes les frictions

La quantité de mouvement se préserve, uniquement dans le vide, sans frottement. C'est pour cela que la Terre continue à tourner autour du Soleil, c'est parcequ'elle ne "travaille", pas ne fournit pas d'efforts pour combattre un frottement ou faire bouger quelque chose; elle ne perd donc pas son énergie de mouvement, son énergie cinétique.
Par contre, tout système mécanique terrestre subit nécessairement des frottements qui consomment de l'énergie en effet joule, en chaleur, en entropie.
Le mouvement organisé, l'ordre, s'entretient inévitablement ici-bas, n'en déplaisent aux inventeurs de tous bords.

Il faut entretenir, il faut nourrir, il faut alimenter en énergie pour préserver l'ordre.
La terre est inondée d'énergie solaire, source de nourriture du règne végétal via la photo-synthèse. Les plantes se nourrissent du sol et du soleil pour grandir.

Si je ne respire pas d'oxygène, je meure. Si je ne me nourris pas, je finirais par retomber en poussières. Les structures cellulaires organisées sont des systèmes ouverts qui se maintiennent par absorption d'énergie, de calories.

Toute organisation consomme de l'énergie pour se perpétuer.
L'auto-organisation de la matière est aussi inscrite dans le principe de moindre action.
La désorganisation et l'organisation sont les deux mouvements contraires du principe de moindre action, traduction de la même force organisatrice de la nature.
Aujourd'hui, le cerveau humain est le lieu de la matière complexe la plus ordonnée qu'il nous soit donner d'observer. L'évolution va donc du plus simple au plus complexe.
Et cette complexification de la matière s'accélère, car la diversité n'a fait qu'augmenter au cours du temps.

Les fouilles dans le sol nous montre une accélération de la diversité végétale et animale. Des plantes sont apparues, des animaux qui n'existent plus aussi. la profusion des formes est loin d'être finie.

Les étoiles continuent à naître. Les îlots de complexité se multiplient partout. Le soleil s'est formé à partir de masse de gaz désordonné. Il devient une source d'énergie qui alimente la complexité, qui favorise l'organisation.
Petit à petit toute la matière désorganisée alimente l'organisation.
Les galaxies se sont condensées, structurées. Le vide quantique initial rempli d'énergie s'est répandu partout, puis en se refroidissant, s'est condensé en matière qui s'organise. L'organisation de l'univers est donc inscrite dans la superforce définissant les combinaisons de matière.


La superforce ordonne l'énergie initiale, combine les différentes formes que cette énergie peut prendre : énergie cinétique, électro-magnétique, gravitationnelle, potentielle.
Le transfert d'énergie ordonne la matière, stocke cette énergie en combinaisons ordonnées, en structures, et rejette la partie restante de cette énergie (énergie thermique) sous forme désorganisée.
L'univers se refroidit en se structurant. Et ce refroidissement organise la matière.
Et cette matière devient support de conscience. L'expansion de l'univers "détend" le gaz primitif.
La bouteille de gaz qui se vide d'un seul coup se couvre de givre, de cristaux de glace organisés.
L'entropie initiale du vide est maximale dans un "contenant" infiniment petit. L'entropie correspond à une agitation désordonnée maximale. Quand le "contenant" augmente de volume, cette entropie diminue (la température refroidit), la pression baisse. C'est la loi des gaz parfaits.
Mais localement quand il y a création d'ordre, il y a également création d'entropie.
La création d'entropie dans tous les phénomènes thermodynamiques observés, vient augmenter l'entropie totale dans un volume qui grandit et qui tend à la diminuer.
Mon hypothèse est que le bilan entropique est négatif ! Que l'ordre augmente.
Que l'augmentation locale d'entropie observée dans tous les phénomènes ne compense pas la diminution dûe à l'expansion de l'univers.Que l'entropie du vide originel est nécessairement supérieure à l'entropie globale de l'univers. L'évolution de l'univers va donc dans le sens de l'organisation sans pour autant contredire les principes de la thermodynamique.
J'y reviendrais, cela mérite d'y consacrer un peu plus de temps.

Au commencement, il y avait le vide, mais ce vide est toujours là.
Le vide prend forme, la matière apparait, mais la matière est "pleine de vide". Le vide est partout.
La substance matière, n'est qu'un mot désignant une complexité de forme.
Une forme n'est pas un objet, c'est une surface sans épaisseur.
Une forme plate est un plan géométrique.
Un atome "classique" est plein de vide. Une particule quantique est un front d'onde.
La résistance de la matière, le fait qu'elle ne soit pas pénétrable peut être vu comme un élément vibratoire, dont la vibration rapide donne l'illusion d'une résistance en surface. C'est le mouvement qui crée la forme. C'est le mouvement qui déforme, qui donne forme.
Une particule se déplace, mais en fait c'est un mouvement qui se propage. Ce n'est pas la matière qui courbe l'espace et le temps, c'est l'énergie qui courbe l'espace-temps.
Mais l'énergie n'est que mouvement, c'est le mouvement qui déforme.
La quantité de mouvement se préserve, pas la masse, pas la matière. Certaines expériences ont montré que lors de chocs violents de particules, le mouvement pouvait créer une nouvelle particule.
Le mouvement sous-tend toute la matière phénoménale. Le mouvement est à l'origine de toute la complexité apparente de la matière. Du plus grand des astres à la plus petite des particules, toute la matière n'est qu'une vaste danse céleste.
Le mouvement n'est pas nécessairement mouvement de quelque chose, le mouvement est quelque chose.
La lumière n'est ni onde ni corpuscule. Les photons n'ont pas de masse, ne sont pas de la matière. La lumière est une combinaison de petites mouvements et de grand mouvements, elle est mouvement pur, énergie pure.
Le mouvement du vide est antérieur à la création de l'espace-temps. Le mouvement a une réalité en soi.
Le bouddisme dit que le vide prend forme. Le vide initial n'est qu'un point rempli de mouvements. Le mouvement s'en est libéré. Il n'y a pas de contenant, il n'y a pas de matière, il n'y a que du mouvement.

La substance de l'univers est le vide.
Un vide rempli de mouvement qui donne l'apparence aux phénomènes. Des petits mouvements très rapides, de grands mouvements lents, des mouvements circulaires, rectilignes. Des endroits où rien ne se passe, des mouvements concentrés. Une voiture roule sur la route, mais ce n'est qu'une structure compacte de mouvements qui se propage, une onde aux circonvolutions complexes qui se déplace dans le vide.
Je suis esprit et corps mais mon corps n'est que mouvement. Je me déplace mais en fait rien ne se déplace si ce n'est qu'un ensemble de mouvements complexes qui se propage comme la vague à la surface de l'eau, et qui laisse les molécules d'eau sur place. Mon corps est un forme géométrique composée d'une multitude de petits mouvements enfermant du vide.
La superforce de l'univers ne crée pas de mouvement. Elle transforme les mouvements désordonnés du vide originel en d'autres mouvements. Elle les organise petit à petit. Elle fabrique des particules, petits condensés de mouvements très serrés, qui entretiennent ensemble de plus grands mouvements, les interactions diverses, les forces de la physique.
L'esprit peut agir sur la matière en modifiant la nature du mouvement dont elle est un état, tout en préservant les grands principes de la physique.

Patrice Weisz

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