Du temps au mouvement
On ne peut parler de cosmologie sans essayer de prendre partie quant au temps et au mouvement.
Comme le remarquait Kant logiquement :
le temps ne peut être infini car comment aurait-il pu s'écouler tout entier jusqu'à aujourd'hui ?Effectivement, l'existence du présent est une contradiction à la notion de temps infini. Un temps infini, c'est un passé qui n'en finirait pas d'arriver sans possibilité d'attenteindre le présent, car celui-ci marquerait sa finitude.
Pourtant sur le plan mathématique, le temps est toujours modélisé comme une droite continue et infinie, à l'identique des autres dimensions.
Il est plus facile de manier sur un papier les symboles d'infini que de leur donner du sens. L'infini est un signe mathématique nécessaire, issu historiquement de l'impossibilité de trouver un nombre qui soit plus grand que tous les autres, alors que ce nombre était indispensable pour donner la solution de certains calculs. En plus il permet aussi sur le plan arithmétique d'avoir une théorie homogène, sans lacune, car on pose aussi pour la définition par zéro que le résultat est l'infini. Avec une exception qui m'a toujours étonné c'est celle de 0/0 qui n'est pas défini au contraire de 1/0 donnant l'infini.
Bref, ce plus grand nombre impossible a trouver a été nommé : infini (le non fini), et a commencé à avoir une vie symbolique importante. Petit à petit l'homme lui a attribue une réalité autre que celui d'un artifice mathématique, tent à lui donner une existence phénoménale, et butte ainsi sans cesse sur son interprétation.
Cette interprétation étant au-delà de la limite de son entendement, comme tout ce qui est batit sur une contradiction.
En effet,
L'infini répond à la définition contradictoire du :
(c'est le plus grand des nombres) et (il n'y a pas de plus grand nombre).
Le nommer ne change rien à l'impossibilité logique de son existence. Mais le nommer c'est lui attribuer un signe , et donc inévitablement une recherche de sens par l'homme. En faire une propriété ontologique ou phénoménale de notre monde, c'est inévitablement introduire une contradiction irréductible dans tout système de représentation. En ce sens l'école nominaliste a raison. Nos modèles mathématiques de monde ne sont alors mêmes plus des représentations approximées de la réalité, ils ne sont que des symboles vides de signification, batis sur la nécessités de règles syntaxiques.
Le passage à la limite de la récurrence induite par la construction des nombres, introduit un symbole pratique qui en devient un concept puis ensuite une interprétation impossible issue de la mathématique syntaxique sous-jacente à toute représentation physique.
Néanmoins cette conception du temps, comme étant éternel, était celles des Grecs qui croyaient également à l'éternité de la matière. Ils avaient d'ailleurs une conception de l'univers induite par la construction des nombres auxquels ils donnaient une existence réelle "idéale" et transcendante.
Dans les 3 religions monothéistes actuelles on retrouve l'idée de la création de l'univers et donc de la création du temps par Dieu à travers l'histoire de la Genèse.
Finalement une bonne façon de se débarrasser du problème de l'infini et du début du temps, c'est de transformer la droite en cercle, donc d'éliminer le problème de l'origine du temps et de renvoyer celui du passé infini en un cycle perpétuel. Une autre étant de dire que le temps est purement subjectif comme j'ai pu l'aborder dans un texte précédent.
Il y a finalement 4 attitudes possibles par rapport au temps : le temps est une droite infinie, le temps a un commencement ; le temps est cyclique, le temps n'existe pas.
Hypothèse d'un temps infini rectiligne :
Elle engendre en pensée comme nous l'avons vu tous les paradoxes liés à l'infini. Le grec Zenon a poussé le paradoxe à l'extrème et a fini par démontrer que le mouvement ne pouvait ainsi pas exister. Ce temps infini pose effectivement les mêmes problèmes aux limites que celui d'imaginer les bords d'un espace rectiligne infini. Il pose aussi celui du problème de l'évolution du monde que l'on peut constater aujourd"hui à travers la complexification de la matière et du règne vivant. Car que cela soit dans l'espace ou dans le temps, d'observer une évolution, éloignement des galaxies, formation des étoiles, animaux préhistoriques, etc..suggère automatiquement un commencement. Et aujourd'hui, on peut calculer à partir des traces laissées dans le passé, la durée de ce processus et donc on peut en dater l'origine. Cette vision n'est donc plus considérée comme actuelle, que cela soit sur le plan scientifique ou pour la majeure partie des grandes religions.
Hypothèse du temps fini :
Les modèles cosmologiques actuels font l'hypothèse d'un début du temps, j'en ai déjà parlé ici, attribuant l'âge de celui-ci à environ 12 milliards d'années. Ce nombre est obtenu facilement :
Hubble un astronome a constaté que les galaxies s'éloignaient de nous à une vitesse proportionnelle à leur distance. En inversant cette vitesse, on peut donc calculer à quel moement toutes les galaxies étaient réunies en un seul point. Il s'avère que les galaxies ne s'éloignentpas à l'intérueur d'un espace mais que c'est l'espace qui grandit. Donc on peut retrouver le point de départ.
C'est la cosmologie matérialiste du Big-Bang, dans laquelle l'espace-temps sort du vide remplit d'énergie quantique par un soudain emballement de particules auto-créées. Cet emballement va donner lieu à une bulle grossissant à vitesse gigantesque puis se ralentissant progressivement. C'est l'inflation puis l'expansion de l'univers. Beaucoup d'observations crédibilisent ce modèle très répandu qui explique bon nombre de phénomènes, dont la création des étoiles, etc..
La création du temps est vu ici comme le point de départ d'une dimension particulière.
Dans ce modèle, le temps peut être spatialisé. D'ailleurs en relativité, on peut remplacer le temps "t" par le coefficient "ct"," c" étant la vitesse de la lumière (300.000 km/sec) et "t" le temps en seconde. Effectivement si je mutiplie des km/sec par des secondes, j'obtiens des km, une unité de mesure des distances et donc le temps disparait des équations. L'espace-temps devient donc une sorte d'espace "métrique" à 4 dimensions.
Le big-bang suppose quelque part un cycle de contraction et d'expansion de l'univers, donc un temps cyclique d'une durée de peut-être entre 30 et 50 milliards d'années. Ce cycle dépendant pour exister d'une masse gigantesque de matière "noire" non encore découverte permettant une contraction par attraction gravitationnelle.
Hypothèse du temps cyclique :
Celle-ci rejoint les conceptions religieuses indoues ou bouddhiques qui définissent une unité de temps, le "kalpa" ou "éon" dans lequel l'univers est créé, croît puis périclite, dans un cycle de perpétuel recommencement.
La durée d'un "kalpa" est celle d'un jour et d'une nuit du Dieu Brahma et correspond à celle de 8 millions de vies humaines, Le dieu Brahma vit 100 ans de ses jours puis l'univers est détruit. S'ensuit une nuit et un jour d'égale durée avant un nouveau cycle.
Par le calcul, on obtient en prenant 70 ans pour la vie d' un homme :
100 x 8.000.000 x 70 = 56.000.000.000 environ 56 milliards d'années. Ce chiffre est proche de celui de la théorie du Big-Bang.
Une variante de la théorie du big-bang, consiste à voir non pas une explosion initiale au départ mais un jet d'énergie peu à peu transformée en matière à l'origine de l'univers. Cette énergie serait absorbée par les trous noirs et donc recyclée sans fin. Une autre variante dit que derrière chaque trou noir, il y a une fontaine blanche d'énergie "de l'autre côté" qui correspond à la création d'un univers.
Hypothèse du temps qui n'existe pas :
C'est ma position !
C'est celle consistant à affirmer que le temps n'est qu'une illusion "humaine". C'est un peu comme de dire que les couleurs n'existent pas. L'oeil perçoit des couleurs, mais les couleurs n'existent pas indépendamment de l'oeil. Le cerveau interprète certaines fréquences du spectre électro-magnétique qui lui sont accessibles en couleur. Ces couleurs lui donnent des indications sur la nature des phénomènes observés, sur leurs compositions. Ces couleurs participent à une représentation du monde sensible, permettant de s'y déplacer et d'y vivre.
J'en ai déjà parlé, il me semble que le temps fonctionne de la même façon. C'est un sens intérieur qui nous permet d'ordonnancer des évènements perçus. Cela ne veut pas dire que rien ne se passe, cela veut dire que l'on nomme temps une perception partielle de quelque chose de plus vaste, non accessible à l'homme.
Pourquoi cela ?
Tout d'abors quelques constatations :
En physique, aujourd'hui l'unité de temps, la seconde, est définie par rapport à la durée prise par la lumière pour faire un certain de fois un trajet. Le temps est défini donc par rapport à un invariant phénoménal qui est "c". De la même façon on peut également définir le mètre arbitrairement par rapport à la vitesse de la lumière.
Ce n'est pas le mouvement qui est définit à partir de l'espace et du temps, c'est l'espace et le temps qui sont définis à partir du mouvement.
La mesure du temps est relative, la mesure de l'espace est relative, seul le mouvement est invariant.
Cela sous entend donc que le temps et l'espace métrique ne sont pas indépendants, mais qu'il y a un invariant d'où ils découlent. Effectivement une vitesse définit un mouvement qui définit donc un trajet par rapport au temps. Donc "c" est suffisant. Depuis Einstein, le temps est relatif, dépend de l'observateur, la distance est relative, dépend de la vitesse du référentiel ; la seule constante c'est "c".
Cela va même plus loin, avec E=mc2, la fameuse équation, la masse au repos se définit également par rapport à "c" et à l'énergie. Donc la masse n'est plus une donnée indépendante mais peut se calculer à partir de l'énergie et de la vitesse de la lumière.
Mais qu'est-ce que l'énergie ? L'énergie est une quantité de mouvement et est ce qui ce conserve en toutes circonstances. La matière est de l'énergie "solide", à l'arrêt ou en mouvement. La chaleur est l'énergie de particules en mouvement.
Tout les phénomènes sont de l'énergie sous une forme ou une autre.
Tous les phénomènes se mesurent en quantité de mouvement.
L'univers est donc un ensemble complexe, modelé dans de l'énergie pure. La seule donnée intangible reconnue par les lois de la physique est cette énergie qui se conserve "depuis la nuit des temps", qui était là avant toute origine phénoménale du temps et qui sera là après la "fin des temps". "Rien ne se perd, rien ne se crée" dans le monde matérialiste.
Cette forme gigantesque est multidimensionnelle. Elle bouge et se transforme. L'homme y perçoit une partie de ses mouvements dans les 4 dimensions de son entendement.
En théorie des supercordes, on imagine des formes, les "branes", qui flottent dans une sorte d'espace d'au moins 10 dimensions et donc les chocs créent des univers. Toute la difficulté étant à partir de nos 4 dimensions d'essayer de trouver la preuve des dimensions supérieures de l'univers.
La faiblesse de l'attraction gravitationnelle en serait une car sa "force" se perdrait dans d'autres dimensions. Mais les forces sont de la transmission d'énergie. Ce qui fait que l'on peut imaginer que l'énergie sous une forme ou sous une autre traverse toutes ces dimensions, en y laissant dans notre espace-temps des traces de phénomènes, de régularités.
La difficulté est donc de penser cet univers sans temps, sans notre temps famillier, sans notre temps intérieur, mais dans lequel il y a quand même ce que l'on appelle le mouvement qui en fait est une façon de voir un phénomène lié à une modification d'état énergétique.
Le vide de la cosmologie d'où sort l'univers est un vide quantique, agité, rempli d'énergie.
L'univers est aujourd"hui cette même énergie mise en forme par une superforce, transformée en énergie-matière et en mouvement.
Et le temps dans lequel on inscrit les évènements n'est qu'une façon de voir ces modifications énergétiques qui sont mouvements a-temporels. Les traces de l'évolution laissées dans le ciel et la terre ne sont que d'une certaine façon les "intersections" de notre réalité sensible avec des mouvements plus vastes.
Notre espace-temps devient alors une mémoire instantanée de ces mouvement de formes, ne captant qu'une infime partie de la réalité.
Tout la réalité sensible est énergie, donc quantité de mouvement
La seule substance non réductible à l'énergie, c'est l'esprit. L'esprit n'est ni masse, ni force, ni lumière. C'est l'esprit du monde qui lui imprime sa forme. C'est l'esprit du monde qui lui donne son mouvement. C'est l'esprit du monde qui fait que l'on observe des force agissantes. Les forces de la physique ne sont que mouvements imprimés par l'esprit global à la matière.
Dans le monde matériel, l'énergie se conserve indéfiniment. Les forces, ou la superforce unifiée, décrivent la transmission du mouvement. Les différents formes d'énergie décrivent les différentes formes de mouvement. La loi de conservation de mouvement est la base de toutes les théories scientifiques.Le mouvement ne peut être créé dans le monde matériel, il ne peut que passer d'une forme à l'autre.
L'esprit est la seule substance pouvant créer le mouvement.Cela ne veut surtout pas dire que ce qui bouge est déplacé par l'esprit.
Ce qui se déplace a forcément reçu une certaine quantité de mouvement qui a créé son mouvement.
Ce qui passe de l'immobilité au mouvement subit une force, donc une transmission d'énergie, donc une transmission d'une certaine quantité de mouvement qui était déjà là ailleurs.
Au billard américain, la boule blanche vient choquer les autres boules rangées en triangle. Toutes les boules partent dans différentes directions, mais moins vite que la boule blanche. Chacune avec une part de l'énergie contenue dans le mouvement de la blanche. La somme des quantités de mouvement de toutes les boules reste identique à l'énergie initiale insufflée à la boule blanche. La quantité de mouvement, l'énergie de départ est préservée. C'est le principe du monde matériel, du monde des phénomènes.
Le monde des phénomènes fonctionne selon le principe des vases communiquants. L'esprit lui insuffle du mouvement mais reçoit en échange l'énergie correspondante qu'il retransforme en esprit. La quantité de mouvement est préservée.L'esprit se transforme en mouvement mais en dehors de l'espace-temps au sens large. Ce mouvement est imprimé aux formes multidimensionnelles. Mais la quantité de mouvement mesurable dans l'espace-temps est préservée.
Cette transformation esprit->mouvement->esprit est ce qui façonne le monde.
La matière est du mouvement. Les forces sont du mouvement
Du vide initiale aux structures les plus complexes, toute l'énergie pure est convertie en matière et mouvement, c'est ce qui organise le monde.
L'esprit crée l'organisation à partir du désordre.
Si il y a matière, c'est qu'il y a esprit. Si il y a structuration, c'est qu'il y a esprit.
Un monde où il n'y aurait que le hasard, serait un monde sans organisation, sans séparation de l'énergie pure en matière et mouvement.
Le hasard ne crée rien. le hasard n'est pas une cause.
S'il y a organisation possible, c'est qu'il y a superforce structurant l'énergie pure.
La super force décrit la transmission de mouvement mais ne crée rien non plus.
C'est la main du sculpteur. Elle donne forme.
C'est l'esprit qui crée et la main qui donne forme.
1 commentaire:
Bonjour, j'ai l'impression que ce que vous appelez "esprit", les physiciens l'appellent "information"... Qu'en pensez-vous ?
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