Kurt Gödel
Dieu se prouve logiquement
Kurt Gödel, dont les théorèmes d'incomplétude que nous avons vu n'ont pas encore finis de faire trembler la communauté scientifique, était croyant. Il était à la fois mathématicien et philosophe, et sa spécialité était la logique. En étudiant les arguments du philosophe Leibniz, il a construit une preuve logique de l'existence de Dieu, qui ne fut publié qu'à titre posthume en 1987.
Cette preuve, difficile à comprendre , laisse perplexe les mathématiciens et logiciens de notre époque qui se méfient toujours des résultats de Gödel car il ne se trompait jamais.
Pour la comprendre, il faut connaître quelques rudiments de logique modale.
La logique usuelle est celle du Vrai ou Faux :
Une proposition dans cette logique est soit Vrai, soit Fausse.
Socrate est un homme = VRAI
Tous les hommes sont mortels = VRAI
Donc Socrate est mortel = VRAI
Mais attention aux sophismes :
Les poissons vivent dans l'eau = VRAI
La baleine vit dans l'eau = VRAI
Donc la baleine est un poisson = FAUX
En logique modale, on parle de possibilité, de nécessité et d'existence. Donc les énoncés sont du type : il est possible que..Il existe x tel que..etc..Il est nécessaire que x existe, etc..
Il existe plusieurs type de logiques modales :
- la logique modale classique :
Ses modes sont :
nécessaire
contingent
possible
impossible
C'est celle que j'ai utilisé pour formuler les 4 attitudes face à Dieu dans un chapitre précédent :
il est possible que Dieu existe
il est impossible que Dieu n'existe pas
- la logique modale épistémique :
connu
contestable
exclu
plausible
...
- la logique modale temporelle :
toujours
un jour
jamais
demain
désormais
etc..
Les résultats que l'on va pouvoir tirer de ces logiques (les théorèmes) dépendent des axiomes qui y sont pris comme point de départ.
Par exemple un axiome courant : Si la négation de A est fausse alors A est vrai.
Muni de cette initiation, voyons maintenant la construction de cette preuve ontologique de l'existence de Dieu par Monsieur Kurt Gödel :
1ère version en notation symbolique :
Ax 1. ∀{[φ(x)→ψ(x)]⋀ P(φ)}→P(ψ)
Ax 2. P(¬φ)↔¬P(φ)
Th 1. P(φ)→◊∃x[φ(x)]
Def 1. G(x)↔∀φ[P(φ)→φ(x)]
Ax 3. P(G)
Th 2. ◊∃x G(x)
Def 2. φ ess x↔φ(x)⋀∀ψ{ψ(x)→□∀x[φ(x)→ψ(x)]}
Ax 4. P(φ)→□P(φ)
Th 3. G(x)→G ess x
Def 3. E(x)↔∀φ[φ ess x→□∃φ(x)]
Ax 5. P(E)
Th 4. □∃x G(x)
avec :
□ : Nécessaire.
◊ : Possible.
⋀ : Conjonction.
→ : Implication matérielle.
↔ : Implication matérielle stricte (iff).
ess : Essentiel à.
P : Positif.
E : Existe.
∃ : Il existe au moins un.
∀ : Pour tout.
φ, ψ : Propriétés.
x : Variable (causa).
G : Dieu (God-like).
En langage clair cela donne :
Axiome 1 : Toute propriété strictement impliquée par une propriété positive est elle-même positive.
Axiome 2 : La négation d’une propriété positive n’est pas positive.
Théorème 1 : Une propriété positive possède nécessairement au moins une valeur vraie.
Définition 1 : Quelque chose est comme Dieu si et seulement si cette chose a pour propriétés essentielles celles et seulement celles qui sont positives.
Axiome 3 : Il y a quelque chose comme Dieu qui est positif.
Théorème 2 : Il est possible qu’il y ait une chose comme Dieu.
Définition 2 : Une propriété φ est l’essence d’une chose si et seulement si pour une propriété ψ, cette chose est nécessairement causée par la première propriété.
Axiome 4 : Si une propriété est positive, elle est nécessairement positive.
Théorème 3 : Si quelque chose comme Dieu existe, Dieu est l’essence de cette chose.
Définition 3 : Il existe une chose si est seulement si pour toute propriété de cette chose, son essence est cause de son existence.
Axiome 5 : L’existence est positive.
Théorème 4 : Il y a nécessairement une chose qui est comme Dieu.
Je laisse les détails de cette démonstration logique aux spécialistes.
Une excellente explication de la démarche de Gödel se trouve à l'adresse : http://www.tribunes.com/tribune/alliage/43/odifreddi_43.htm,
intitulée "une démonstration divine" de Piergiorgio Odifreddi, traduit par Jean-Marc Lévy-Leblond et publié dans le le N°43 de la revue Alliage.
En conclusion, Gödel arrive à démontrer logiquement les points suivants :
Si "être Dieu" est une propriété positive, alors Dieu existe et est unique. Ici Dieu est défini comme un être possédant toutes les propriétés positives, qui elles-mêmes appartiennent aux entités du monde, mais qui ne possède pas la propriété de ne pas être lui-même. Donc Dieu fait partie du monde. Et comme Il contient toutes les propriétés positives du monde, il est immanent.
Gödel a réussi ici a construire une preuve logique de l'existence de Dieu sur autre chose que l'infini ou la perfection, en évitant l'écueil d'une définition paradoxale.
Une autre façon peut-être moins abstraite de construire une preuve de l'existence de Dieu est de se poser la question :
Le monde peut-il s'être créé lui-même ?
Répondre par l'affirmative, c'est donc trouver une explication physique ou scientifique à tout, y compris aux lois guidant la construction de la matière. Que l'univers soit sorti du vide « tout seul » est une chose. Mais pour que la matière primordiale puisse se combiner à partir du vide énergétique, cela nécessite qu'il y ait au préalable des règles de combinaisons. Et ces règles, même au niveau le plus rudimentaire, avant toute structure spatio-temporelle, avant même toute possibilité de mesure, doivent s'inscrire dans quelque chose, en tant que principe primordial.
Mais ce principe primordial, cette règle initiale, est inscrite quelque part dans le monde en tant que force ou configuration géométrique. Cette loi de départ minimum s'est alors déterminée elle-même dans une auto-suffisance créative.
Car si elle n'est pas dans le monde, alors le monde ne se suffit pas à lui-même et donc est issu d'un principe créateur en-dehors du monde.
Mais si ce principe est dans le monde, alors qu'est-ce qui en est le support et d'où vient-il ? Si l'univers n'existe pas encore, qu'il n'y a que le vide, alors le principe primordial doit laisser son empreinte dans les configurations possibles du vide, c'est à dire dans les associations énergétiques possibles.
Il y a donc un principe primordial d'association, avant l'existence de l'univers dont l'origine doit être justifiée.
Car même en évoquant le pur hasard agitant sans fin le vide jusqu'à la création de la première particule , le fait qu'il puisse se passer quelque chose, suppose une autre chose de nature différente, rendant possible le fait qu'il se passe quelque chose. Il faut donc justifier l'origine de cette autre chose.
En d'autres termes, l'auto-création de l'univers est pensable si les règles intervenant dans son auto-création sont antérieures à celle-ci. S'il n'y a pas de règles, alors la toute première organisation est la conséquence de l'existence de propriétés minimum d'assemblages énergétiques. Mais ces propriétés, sans même être des lois sont déjà quelque chose qui n'est pas rien, et donc qui vient aussi de quelque part. Mais il faut alors justifier l'origine de ces propriétés, ce qui ne peut qu'amener le raisonnement dans une récurrence sans fin, ou à poser une origine située hors du monde aux règles permettant son arrivée.
Il ne s'agit pas ici du paradoxe de la cause première, mais de l'impossibilité de penser à la venue spontanée d'un principe créateur existant à l'intérieur du monde, avant même que celui-ci ne soit créé.
Dans le livre passionnant, mais un peu difficile d'accès "Cosmos et Contexte", Mario Novello, un astrophysicien brésilien, spécialiste de la cosmologie et de la gravitation, fait allusion au fait que dans la théorie du Big-Bang, quand on se rapproche de l'instant primordial, la matière n'est pas encore créée. Or la géométrie de l'espace-temps dépend de sa courbure qui dépend à son tour de la matière présente. Avant que la matière soit créée, d'après les calculs effectués en relativité générale, la force de gravitation suffit à définir la géométrie de l'espace-temps. Donc l'espace-temps se générerait dans une forme d'auto-suffisance (en interaction avec lui-même) pour développer sa structure, lui permettant ainsi de sortir de rien et d'avoir une géométrie sans encore de matière.
En conclusion :
Le fait de constater que le monde existe impose la nécessité logique :
Soit d'un principe créateur extérieur au monde,
Soit de poser le monde comme s'étant auto-créé.
On retrouve alors ici la dualité complémentaire de la transcendance et de l'immanence.
Car poser l'univers comme s'étant auto-créé, même s'il n'est doué d'aucune spiritualité et qu'il n'est que de la matière qui s'auto-organise « seule », c'est d'une certaine façon aussi lui conférer un statut divin.
Car si, par définition, on appelle :
Dieu, le créateur de l'univers,
et que le créateur de l'univers, c'est l'univers lui même, alors on peut appeler Dieu cet univers.
Et si l'on admet un principe créateur extérieur au monde matériel, alors ce principe est aussi de statut divin, car également créateur de l'univers.
Dieu donc paraît inévitable, ou alors il faut changer sa définition!
12 commentaires:
salut à toi cher compatriote terrien; je decouvre ton blog et te remercie de vulgariser a ce point. pour tout dire en bref, j'ai 35 ans, j'ai passé ma jeunesse à me poser des questions que tu abordes ici et a essayer de trouver des réponses que mon intellect réfractaire aux maths (paresseux???) pourrait comprendre. bref grace à ta facon d'analyser les choses, j'ai cru comprendre que les axiomes étaient nécessaires mais ce que je ne comprends pas c'est que l'axiome ait une valeur. Si on parle de logique, on se place comme observateur ayant un champ d'analyse defini et maitrisant les données interagissant dans ce dernier. Or le libre arbitre ne pouvant être maîtrisé sans en corrompre le sens, l'essence, même,comment prouver quoi que ce soit a partir d'un axiome? ou alors je n'ai pas compris le sens de la démonstration; ce qui est plus que probable. J'en profite pour te livrer ma pensée du jour en te remerciant pour ce blog genial et soit s^r que je vais lire TOUS tes tavaux. En passant, je te conseille "l'ame de la nature" de Rupert Sheldrake qui traite de la causalité formative. Il est a l'origine d'une théorie néo-Darwinienne sur les champs morpho genetiques et c'est cet ouvrage parmis les quatre que je lui connais qui m'a le plus accroché, surement parce que le plus vulgarisé et aussi le plus ouvert sur des possibles. pensée du jour: dieu existe necessairement comme debut de quelque chose; il se peut qu'il ne soit que ça, une étincelle d'une force inconnue de nous et qui aurait fait eclater les forces en équilibre dans l'oeuf cosmique et provoqué le big bang ou encore il etait cet oeuf et il est "né" comme un poussin nucléaire ou alors derriere chaque trou noir se cache un trou blanc qui concentre la matiere/energie dans un oeuf cosmique qui a son tour créera un nouvel univers mais dans tous les cas se pose le problème du Début: qu'il y ait un dieu ou pas il a bien fallu que quelque chose existe pour que l'existance ait lieu, même en rêve ;il faut un rêveur. il est commode d'imaginer un dieu immanant sans début ni fin qui aurait une forme d'esprit si vaste qu'il pourrait contenir tous les possibles de la création sans parler des choix possible de cette dernière et qui aurait établi des lois que nous commencons à peine a découvrir avec passion depuis quelques millenaires tout au plus; il me semble que l'absolu se trouve dans l'esprit et que la matière est une focalisation de l'ésprit, on pourrait imaginer que notre esprit dirige de a à z les opérations de cohesion des particules dont sont faits nos corps et que chaque corps physique dépend de son ésprit; puis que nos cerveaux sont insuffisement exploités et/ou inadaptés à recevoir notre etre tout entier ou encore que notre etre complet ne souhaite participer à l'incarnation qu'en partie seulement et du coup on pourait penser que la représentation que se fait l'homme de dieu n'est autre que lui même dans son integralité réuni à toutes formes d'esprit animal, végétal, minéral...ainsi qu'à toute forme d'esprit non attaché à la matière pour une raison x ou y. de là, soit dieu s'est formé à travers la création; soit la création est une image de dieu qui change sans cesse à mesure qu'elle évolue comme une oeuvre qu'un atriste créerait et là on parle d'une fin qui sera le début. et après on éfface? non! je préfère imaginer que l'univers défini par la science comme quelque chose de clos bien qu'en expansion ne soit en fait qu'un atome en cohesion avec des milliards d'autres formant les milliards de molécules d'un "corps" et que ce qu'on apelle la création ne peut avoir de fin dans la mesure ou lorsqu'une cellule de notre corps meurt, elle est remplacée.
ce que notre intellect est capable de concevoir est si puissant si on le compare à celui d'un animal et ne serait ce que pour faire une autre comparaison, nos facultés en "mode rêve" de voler dans les airs et de ressentir ce vol comme du vécu réel comparé à la lourdeur de nos corps en "mode veille" que je ne peux que croire en l'existance d'un esprit assez puissant pour organiser la vie au moins aussi bien que nous organisons celle de nos egos et j'ose esperer, mieux.
reste à savoir à quel point nous participons à cette oeuvre et si il existe des moyens d'y participer plus consciement.
l'idée d'inconscient, individuel puis collectif nous porte déjà vers une participation, certes non maitrisée, à quelque chose de plus vaste que notre conscience; si dieu n'existe pas nous serrions peut-être en train de le créer rien qu'en l'imaginant.
si dieu existe il a la forme que chacun veut lui donner et des tas d'autres lorsque plusieurs l'imaginent ensemble. pour moi qui suis croyant agnostique, dieu est un mot fourre-tout que les humains croyants font vivre en bien comme en mal par leur ferveur à apréhender le monde de façon intuitive, dieu pourrait etre une omnipotence/omniscience désiree par l'humain dans sa détresse de de croire impuissant, de se voir limité ou encore un souvenir. en tous cas j'ai du mal à comprendre qu'on ne puisse pas croire à un esprit qui serrait superieur à celui de nos égos-intellects à partir du moment ou l'axiome de base est le libre arbitre; nos choix créent et ils sont le hasard et le destin ces deux mots sont encore des fourre-tout qui montrent la limite de nos egos à appréhender l'ensemble de nos choix avec toutes leurs causes et effets. bonne nuit. et j'espere à un de ces 4.
Bonjour,
Je viens de jeter un coup d'oeil sur votre blog et je trouve la démarche et le contenu intéressant. Il est possible que nous ayons des choses à nous apprendre. Voici donc le lien de mon site.
Peut-être à bientôt,
Cordialement, Loac
http://loacmateo.wordpress.com/
Bonjour a toi, ton blog est très intéressant j'aimerais en parler avec toi et ainsi te partager mes opinions sur certains sujets que tu a abordé voici mon adresse courriel: ethologie@live.ca
Bonjour,
Vous êtes cordialement invité à visiter mon blog.
Description : Mon Blog(fermaton.over-blog.com), présente le développement mathématique de la conscience humaine.
La Page No-15, L'ÉQUATION DU MONDE !
Pourquoi se compliquer l'existence ? C'est si évident !
Cordialement
Clovis Simard
Voilà un exemple de contradiction logique dans ce texte, je cite :
"Il y a donc un principe primordial d'association, avant l'existence de l'univers dont l'origine doit être justifiée."
Or le concept d'AVANT L'EXISTENCE DE L'UNIVERS est aberrant, car le TEMPS n'existant pas encore (puisque le temps fait partie de l'univers), il n'y a pas de possibilité d'avant ou d'après l'existence de l'univers.
Donc l'univers a existé de tout temps, car avant lui le temps lui-même n'existait pas.
Bonjour,
je pense que Gödel a démontré que Dieu existait en tant qu'idée dans l'espace des idées. Ni plus ni moins.
Ce que Gödel dit n'a de sens que pour un croyant, comme lui, car il impose un point de vue partisan en affirmant que seule sa vision est possible, sans pouvoir le démontrer, juste avec de la rhétorique. De la même façon, sachant pertinemment que je n'ai rien dans la main actuellement, je peux affirmer avec conviction que j'ai actuellement quelque chose dans la main, car l'inverse n'est pas possible, puisque si j'en parle c'est forcément parce qu'il y a quelque chose dans ma main.
Vous pourriez corriger deux erreurs, certainement involontaires, qui rendent absurdes les phrases qui les contiennent :
. remplacer le mot "logiciels" par le mot "logiciens" ;
. compléter ainsi votre exemple d’axiome : "Si A est un théorème, alors la négation DE LA NÉGATION de A est aussi un théorème".
D’autre part, j’ai relevé des erreurs dans vos formules de logique modale :
. la définition 3 doit être complétée en ajoutant la lettre x entre ∃ et φ(x).
. l'axiome 1 doit être réécrit en ajoutant la lettre x après le symbole ∀ et en ouvrant l’accolade AVANT ce symbole (et non pas après), ce qui donne :
Ax 1. {∀x[φ(x)→ ψ(x)] ^ P(φ)}→ P(ψ)
Êtes-vous certain de maîtriser ce dont vous parlez dans cet article ? Pour ma part, je suis convaincu du contraire. Une de vos phrases me le confirme : « Je laisse les détails de cette démonstration logique aux spécialistes. »
Par ailleurs, le théorème FINAL de Gödel dit bien : « Théorème 4 : Il y a nécessairement une chose qui est comme Dieu » ? Ceci s'écrit bien formellement : « Th 4: □∃xG(x) » avec « □ : Nécessaire » et « ∃ : Il existe AU MOINS UN » ? Ainsi ce théorème signifie-t-il très précisément : « Il existe nécessairement AU MOINS UNE chose qui est comme Dieu ». Comment se fait-il que vous écriviez plus loin que Gödel a prouvé ceci : « Si "être Dieu" est une propriété positive [selon l’axiome 3], alors Dieu existe ET EST UNIQUE » ? Je ne vois vraiment pas d'où vient l'ajout de cette propriété d'unicité, totalement absente du théorème !
Vous renvoyez le lecteur à l’« excellente explication de la démarche de Gödel par Piergiorno Odifreddi (traduite par J.-M. Lévy-Leblond, revue "Alliage", n°43) ». J’ai lu avec plaisir cet article, qui démolit complètement le résultat de Gödel, en montrant que sa démonstration est sans valeur :
«Comme nous l'avons déjà noté, l'hypothèse que "être Dieu" est une propriété positive ne diffère pas tellement de l'hypothèse directe qu'il existe, et l'implique [..]. Il n'est certes pas très difficile de démontrer un résultat en le supposant (presque) comme hypothèse. Dans les mains de Gödel, la preuve ontologique est donc devenue semblable aux arguments de Berkeley, dont Hume disait qu'ils n'admettaient pas la moindre contradiction, mais n'entraînaient pas la moindre conviction. »
Avez-vous lu cet article ? Si oui, comment pouvez-vous vanter la « preuve » de Gödel, sauf à faire vous-même « preuve » d’une parfaite mauvaise foi ?
J'ai lu par ailleurs ceci : « Bien que Gödel ait été croyant, il n'a jamais publié cette preuve car il CRAIGNAIT qu'elle fût interprétée comme l'établissement de l'existence de Dieu AU-DELÀ DU DOUTE. Au lieu de cela, il ne la voyait que comme une étude logique et une formulation claire des arguments de Leibniz.»
(cf. . http://fr.wikipedia.org/wiki/Preuve_ontologique_de_G%C3%B6del)
Sa crainte se concrétise dans l'emploi que vous faites de sa démonstration.
Votre article avait convaincu un de mes interlocuteurs, un musulman non mathématicien. J'ai heureusement pu lui ouvrir les yeux en lui montrant la quantité extravagante d'erreurs que vous y avez commises. Mais combien d'autres croyants aurez-vous trompés avec cet article, qui ne mérite que d'être supprimé, purement et simplement.
Bonjour,
Merci de m'avoir signalé les erreurs dans cet article, (que j'ai supprimé dans mon livre à cause de son aspect anecdotique et effectivement pas assez travaillé).
Il vous aura en tout cas au moins servi à ouvrir les yeux à un croyant qui était dans l'obscurité...
De là à dire que j'ai introduit ces erreurs pour tromper mes lecteurs, il y a de votre part un manque de logique évident (ou de la mauvaise foi ?), dans la mesure où celles-ci rendent cette preuve moins étonnante et donc desservent mon propos.
Cela étant dit, il ne faut pas prendre cette preuve de Gödel trop au sérieux, mais plutôt comme une curiosité, car son génie aurait tout aussi bien pu lui servir à construire la preuve logique inverse.
P.S. vous remarquerez que par honnêteté pour mes lecteurs, j'ai quand même publié votre commentaire désobligeant et péremptoire, car finalement son trop plein de sérieux est plutôt amusant.
A chacun de défendre ses opinions, le tout étant de le faire avec tolérance et élégance.
Bonjour,
je ne partage pas vos idées.
Mais je me suis intéressé également à cette preuve ontologique de Gödel.
Votre article ne prouve logiquement rien puisque vous laissez la preuve à d'autres.
Ce faisant vous prêtez le flanc à la critique.
Mais les critiques précédentes, surtout celle qui a l'air de venir d'un Mathématicien, ne sont pas beaucoup plus pertinentes.
En effet, toutes les "appréciations" des uns et des autres sont sans valeur si ce théorème est VRAI. Or personne ne semble l'avoir démontré...
Par ailleurs, il est vraisemblable que lea source commune est l'article de Wikipedia, qui peut très bien être un faux...
Si vous essayez de démontrer cette preuve vous constatez immédiatement que "Gödel" semble supposer ce qu'il veut démontrer...
Or le plus grand des Logiciens ne peut pas avoir commis sciemment une telle circularité (ou pétition de principe).
Donc :
ou cette preuve est un faux; ou elle a été mal recopiée.
Maintenant, si vous prenez les propositions une à une, vous constaterez qu'elles sont démontrables dans l'ordre énoncé ( sauf les deux premières qui sont des hypothèses).
En tous cas c'est très jouable (à vous de le faire, sans quoi il est inutile voire dangereux de parler de ce "théorème" non démontré).
Sur l'interprétation que vous faites du théorème, il semble que vous optiez pour le Monisme (ou Immanence). Si tel était le cas, pourquoi se donner la peine de la logique modale ? J'obtiens les conclusions inverses (Dualisme ou Transcendance) pour ma part, mais n'ai pas écrit de livre.
Bonjour Eric et merci pour votre commentaire.
Cette preuve n'a pas fini de faire couler beaucoup d'encre...
Vous avez effectivement constaté que je ne m'appuyais pas sur elle pour soutenir mon propos. Comme cela est bien dit dans ma source (qui en fait mieux que moi la démonstration) :
"Dans les mains de Gödel, la preuve ontologique est donc devenue semblable aux arguments de Berkeley, dont Hume disait qu'ils n'admettaient pas la moindre contradiction, mais n'entraînaient pas la moindre conviction. Peut-être est-ce la raison pour laquelle Gödel ne la publia pas, la réservant à sa satisfaction personnelle".
Je ne fais, à travers mes écrits, que tenter de montrer qu'il faut dépasser l'opposition immanent/transcendant tout comme l'opposition des substances esprit/matière, traces d'un cartésianisme révolu, source de beaucoup de faux problèmes.
D'où la terminologie de cosmologie "composite" et non dualiste.
Dieu ne peut être posé exclusivement immanent ou transcendant, car il n'y a qu'une seule substance dans le monde, mais avec des propriétés duales. Ce qui n'est pas un Monisme non plus.
Rebonjour Patrice Weisz,
je ne connais pas du tout l'ensemble de votre blog ni votre livre mais je suis de toute façon reconnaissant à quiconque se penche sur cette question métaphysique car ils sont peu nombreux et peu respectés ceux- là.
Maintenant, il y a des expressions pour le moins différentes et sans doute des oppositions métaphysiques irréductibles.
Je souhaite prendre un peu de temps pour lire vos définitions et votre thèse ( pas les intermédiaires). Est-il possible d'obtenir un résumé ?
Concernant la "preuve de (wikipedia) Godel, la source que vous citez ne peut que se tromper ou tromper son auditoire, je le répète plus explicitement, car elle feint de croire que la preuve de godel est celle inscrite sur wikipedia (le 28/04/2016).
C'est une position SCEPTIQUE philosophiquement.
Ce qui est INadmissible s'agissant de Logique.
Ou bien c'est vrai ou bien c'est faux.
Or la fausse preuve (de wiki) est vraie mais la vraie preuve ( de godel, non en ligne) est vraie aussi.
La conclusion de ces deux preuves est la même, rassurez vous. Simplement, les intermédiaires sont différentes; ce qui coupe l'herbe sous le pied de votre "source".
Je vous invite donc à vous focaliser sur la dernière proposition ( th4 sur le théorème wiki). QUI EST VRAIE sans aucun échappatoire.
Elle stipule que pour tout P ( famille adéquate de prédicats vérifiant ax1 et ax 2, il existe NECESSAIREMENT un X tel que G(X).
Cet X n'est pas encore "dieu" car il faut préciser P pour "retomber" sur la théologie traditionnelle. Et là, il faut s'attendre à d'autres attaques....ce "dieu" a des ennemis héréditaires on dirait....
a bientôt
eric basillais
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