De la causalité esprit-matière...

Bonjour et bienvenue sur ce blog

Si vous refusez comme moi la nécessité scientifique d'un monde absurde ;

Si vous n'acceptez pas que le hasard soit considéré comme une cause agissante ;

Si vous tentez d'imaginer que notre monde (non restreint à l'univers observable) est causal mais que vous tenez aussi à votre libre-arbitre ;

Si vous n’aimez pas faire intervenir de façon trop triviale un Dieu à la volonté insondable pour expliquer ce qui vous échappe ;

Si ce que je vous dis ici vous parle ;

Alors soyez les bienvenus :

nous sommes sur la même longueur d'onde pour tenter d'imaginer, ensemble, autre chose réconciliant ce que nous proposent la science et la religion d'aujourd'hui dans leur opposition manichéenne.


Patrice Weisz

28- l'anthropie de l'entropie


De l'ordre dans le désordre ?

Du désordre dans l'ordre ?

Structure fractale du chou romanesco


Revenons un peu sur l'évolution de l'univers. Nous avons vu que les théories cosmologiques actuelles font sortir l'univers du vide. Le
Chaos est à l'origine du monde. C'est ce que décrit la tradition bouddhiste. C'est ce que décrit aussi la cosmologie matérialiste moderne. Il est d'ailleurs intéressant de voir que la tradition judéo-chrétienne définit aussi le chaos comme :
un état vague et vide de la terre avant l'intervention créatrice de Dieu.(..) il représente la confusion initiale, indifférenciée et informelle de la matière et des éléments, antérieure à l'organisation du monde par l'intervention de Dieu


La vision matérialiste est paradoxale : elle postule l'émergence de l'ordre à partir du désordre et en même temps que l'ordre est condamné à retourner au désordre, car l'entropie de l'univers augmente.
L'entropie, comme je l'ai déjà spécifié dans les texte précédents, est la mesure du désordre.
Quelle est la valeur d'entropie du Chaos initial ?
Les théories actuelles ne peuvent que lui donner une valeur infinie, puisque à l'état originel il n'y a aucun ordre donc le désordre le plus absolu. Ne pas lui donner la valeur de l'infini revient à pouvoir penser un désordre plus grand et donc à faire exister dans le vide quantique initial un peu d'ordre, donc à postuler un chaos pouvant être encore plus grand. Or par définition le chaos primitif est ce qui n'a pas d'ordre.
Donc l'entropie du chaos primitif est infinie.
Maintenant examinons ce qui ce passe après le Big-Bang :
Le deuxième principe de la thermodynamique stipule que
l'entropie d'un système fermé ne peut que croître.
Toute tranformation irréversible produit de l'entropie. La somme de la variation d'entropie du système et de son milieu extérieur est toujours positive. Donc si le système est fermé alors son entropie augmente.

Ce qui conduit les physiciens actuels à postuler que l'entropie de l'univers ne peut que croître aussi. L'univers ne pouvant qu'être un système fermé car il est tout et donc ne peut recevoir de l'énergie de l'extérieur ni en donner. Ce raisonnement thermodynamique n'est pas très satisfaisant, j'y reviendrais un peu plus loin pour montrer qu'en fait il faut préciser de quel univers on parle. Mais pour l'instant considérons qu'il soit juste.
L'entropie de l'univers ne pouvant alors que croître, le deuxième principe veut également dire que sa quantité de désordre aussi.

Mais comment une valeur déjà infinie au départ, peut-elle encore croître ? Il y a là aussi un raisonnement qui demande à être approfondi.
D'autre part, quand on prend des systèmes dynamiques isolés "sans vie" on observe qu'ils ont tendance à aller naturellement vers une recherche de plus grande stabilité (principe de moindre action), c'est à dire vers leur désorganisation (tout retombe en poussières).
Pour les systèmes isolés, l'état d'équilibre correspond au maximum d'entropie.
Ce qui veut dire aussi que l'univers tend vers son état d'équilibre.
Mais comment alors peut-il aller du désordre maximum vers aussi un autre désordre maximum ? Et pourquoi constatons-nous une complexification de la matière, donc une augmentation de l'ordre ? Pour répondre à cette question, Hubert Reeves m'a aidé (sans le savoir) dans sa passion sans cesse renouvelée de faire partager sa vision limpide du fonctionnement de notre univers.

Il y a quelques années, j'ai "séché" mes cours en école d'ingénieur pour aller assister à une conférence d'Hubert Reeves, à l'université Jussieu. Je venais de terminer son livre passionnant "Patience dans l'azur" qui m'a empêché de dormir plus d'une fois.
Le thème qu'il a abordé lors de cette conférence était :
"Pourquoi fait-il noir la nuit ?"

Évidemment, même sans être un astronome hors-pair, la réponse apparaît évidente : C'est parce que la terre tourne sur elle-même. Quand la nuit tombe, on se retrouve sur le côté non éclairé par le soleil, dans l'ombre nocturne.


Une infinité de petites lumières...

Hubert Reeves a alors écrit une intégrale sur le tableau derrière lui dans l'amphithéâtre.
Cette intégrale était le calcul de la quantité de lumière contenue dans le volume d'une grande sphère entourant la terre et remplie d'étoiles.


Une intégrale est simplement une somme gigantesque de termes en général très petits. Cette équation mathématique simple additionnait la lumière émise par toutes les étoiles du ciel en-deçà d'une certaine distance, le rayon de sa sphère.
La quantité de lumière reçue par la terre d'une étoile est inversement proportionnelle au carré de la distance entre la terre et l'étoile. Les étoiles étant éloignées, la lumière reçue d'une étoile est forcément très faible car divisée par le carré de sa distance. Par contre, la somme de toutes les lumières faibles émises par les étoiles, contenues dans la sphère que l'on considère, est proportionnelle au cube du rayon (c'est un volume).
Si on fait augmenter le rayon de la sphère jusqu'aux confins de l'univers, on obtient une somme qui grandit selon le rayon de la sphère, car le volume considéré augmente. Peu importe La taille retenue pour ce rayon, car le cube du rayon augmente plus vite que l'inverse du carré du rayon.
Plus les étoiles sont éloignées et moins on reçoit leur lumière. Par contre plus le volume est grand, et plus il englobe en théorie un nombre important de nouvelles étoiles. On considère aussi que l'univers est relativement homogène, donc que sa densité d'étoiles est la même partout. Que l'on se situe loin ou près de la terre, ne change rien,il y a en gros toujours la même quantité de matière, d'étoiles, de galaxies et donc de lumière.
Les calculs montrent que la quantité de lumière reçue est égale au rayon du volume d'étoiles considéré (à un facteur constant près)
Hubert Reeves démontra ainsi que la quantité de lumière émise par toutes les étoiles de l'univers devrait être absolument gigantesque, et donc largement supérieure à celle que le soleil peut irradier sur la terre ! Si on considèrait que le rayon de l'univers était infini, alors la quantité de lumière émise serait elle aussi infinie.
Donc la nuit devrait être d'une clarté éblouissante. Et l'éclairage diurne aussi. Aucune vie ne serait alors possible à cause de la température trop élevée à la surface de la terre.
Que le soleil soit là où pas en est même négligeable devant la profusion de l'éclairage reçu sur Terre par l'ensemble des étoiles (qui sont là, de nuit comme de jour bien sûr).
La seule explication possible étant alors la confirmation que l'univers est en expansion, et donc que la densité des étoiles contenues dans la sphère diminue car les galaxies s'éloignent de nous.

Ce qui fait que la baignoire de l'univers grandit et donc que le robinet de lumière ne peut la remplir. On montre même que l'univers se refroidit et donc que sa densité d'énergie (ou de lumière) diminue. Cela vient de la loi des gaz parfaits qui dit que quand le volume augmente, la température diminue.

Hubert Reeves venait de nous donner une preuve de la théorie de l'expansion de l'univers, accessible à tous !
Quelques explications :
Les galaxies s'éloignent entre elle à la vitesse observée de la constante de Hubble Ho= 71 km/sec/megaparsec. Cette vitesse, appelée vitesse de récession, est la même partout. Tout s'éloigne de tout.
Ce qui a un autre effet réduisant également la quantité de lumière pouvant nous atteindre, c'est celui de l'horizon cosmologique.La il faut faire une distinction essentielle entre l'univers en soi que j'appelerais le Grand Univers et l'univers observable qui est celui pouvant nous envoyer de la lumière.L'univers observable est contenu dans le Grand Univers. Chaque point de l'espace est au centre d'un univers observable. Tous les univers observables ont la même taille fini.
Seul le Grand Univers peut être considéré comme une infinité d'espace.
Les théories considèrent le Grand univers sur le plan mathématique comme une sorte de fluide ou de gaz en tout point homogène, ce qui permet d'appliquer le principe d'invariance de la mesure par translation. C'est au passage cette invariance de la mesure qui engendre le concept d'infini et permet de chercher un modèle géométrique de l'espace.
Notre univers observable a un bord.
En effet, la vitesse de la lumière est limitée (c=300.000 km/sec) donc la lumière pouvant atteindre la terre est inclue nécessairement dans une sphère dont le rayon est inférieur à la distance ayant pu être parcourue par la lumière dans un temps correspondant à l'âge de l'univers (obtenu par l'inverse de la constante de Hubble), c'est à dire environ 13,7 milliards d'années. La lumière met du temps à nous parvenir donc si l'univers existait depuis une année, elle ne pourrait provenir que des corps célestes situés à la distance qu'elle parcourt en un an , c'est à dire une année-lumière. Ce raisonnement est le même pour une durée correspondant à l'âge de l'univers. Age de l'univers : 13,7 milliards d'années,
donc rayon de l'univers observable égal à 13,7 milliards d'années-lumière (une année-lumière fait
9 460 895 208 536 km en tout, à peu près 10^21 km.Rayon de l'univers observable: 1.000.000.000.000.000.000.000 km
(obtenu en négligeant l'expansion. Si on calcule le rayon de l'univers en tenant compte de son expansion à la vitesse de la constante de Hubble on obtient entre 40 et 78 milliards d'années lumière, soit 3 à 5 fois plus grand)
Age du Grand Univers : 13.700.000.000.000 années.
C'est très grand mais ce n'est pas infini. Donc selon la théorie du Big-Bang, ni l'espace ni le temps de l'univers ne sont infinis. L'univers observable étant pris ici comme la sphère de causalité limitée par la vitesse de la lumière. Car toute intéraction, toute information, selon la relativité se propage à une vitesse au plus égale à celle de la lumière. Donc toute cause physique apparente d'un événement est nécessairement contenue dans l'univers observable de l'événementLe bord de l'univers observable est sa la limite causale déterministe.
A de très grandes distances, les galaxies s'éloignent de nous à une vitesse apparente supérieure à celle de la lumière, ce qui ne pose pas de problème car en fait c'est l'espace qui grandit entre les galaxies, et non les galaxies qui se déplacent à l'intérieur d'un espace fixe, notion qui n'a aucun sens. Ce qui fait que des corps célestes sortent de notre univers observable. Donc la lumière des corps célestes éloignés, et donc aussi toute autre influence causale possible ne peuvent nous atteindre.
Si un événement est si éloigné dans l'espace que la lumière ne peut nous en parvenir, alors cet événement ne peut être la cause de quoi que ce soit ici.Il ne fait donc pas parti du passé "causal" de ce qui se passe ici. Il ne fait donc pas partie de notre univers observable (ou causal). L'univers observable contient aussi les phénomènes que l'on ne peut pas observer directement (matière noire), il englobe tous les phénomènes dont notre présent peut être issu. Il est notre passé.
Au fur et à mesure que le temps "s'écoule", que l'âge du Grand Univers augmente, l'horizon cosmologique grandit à la vitesse de la lumière, donc le rayon de l'univers observable augmente aussi proportionnellement. Mais la vitesse de récession est encore plus grande à cette limite.
Les corps célestes observables les plus éloignés sont aussi les plus anciens, ce sont les mystérieux quasars.Ces corps célestes hyper-énergétiques nous renseignent sur l'histoire ancienne de l'univers.
Mais un jour ou l'autre, ils ne seront plus observables, car le passé ancien va petit à petit disparaître de notre causalité déterministe.


Le quasar aux confins de l'universLa limitation de la vitesse de la lumière ne contrecarrant pas la vitesse d'expansion de l'univers, la sphère de causalité se vide, car l'espace grandit.
Donc le passé originel de notre univers fuit à jamais dans les limbes de l'en-dehors causal.

Ce qui contribue aussi à assombrir la nuit, car la matière émettant de la lumière fuit en dehors de notre univers, plus vite que l'augmentation de son rayon.
Les objets visibles aujourd"hui aux limites de notre horizon cosmologique "actuel", l'étaient en fait il y a 13 miliards d'années, donc ils sont actuellement encore plus éloignés, mais nous ne le saurons qu'avec un temps de retard.
On retrouve ici l'ambiguité de la notion de présent dans lequel tout est forcément déjà passé depuis une durée proportionnelle à la distance.
Néanmoins, au coeur des galaxies proches, on peut assister à la création déjà ancienne de nouvelles étoiles, venant apporter une nouvelle contribution de lumière dans notre univers, mais cette contribution est visiblement insuffisante pour éclairer les cieux nocturnes.
La théorie de l'expansion de l'univers, dans un univers dans lequel la vitesse de la lumière est limitée, explique donc le noir de la nuit.
Mais pose aussi le problème de considérer notre univers comme un système fermé, car il y a des fuites ! Ce qui passe en dehors de notre horizon cosmologique est perdu à jamais car en dehors de toute causalité possible avec nous. Donc il y a perte de la lumière (donc de l'énergie) émise par les objets poussés par l'expansion à passer de l'autre côté du bord de notre univers observable.
Donc j'en arrive à la conclusion suivante grâce au coup de pouce d'Hubert Reeves :
Notre univers observable n'est pas un système fermé car l'expansion lui fait perdre de l'énergie.Dans cette formulation, le "notre" est important, car en tout point de l'univers, le raisonnement de la limitation de la sphère de causalité peut se tenir. Donc en tout point le système dynamique définit par la notion d'univers observable n'est pas fermé, ce qui ne présage en rien de l'infinité de l'univers en soi, du Grand Univers ni de sa fermeture globale en tant que système thermodynamique global.

La quantité d'énergie contenue dans notre univers observable diminue, donc
pourquoi alors ne pas appliquer ce raisonnement à l'entropie ?Revenons à notre augmentation d'entropie. Peut-on encore considérer à la "lumière" de cet exemple, que l'entropie totale de l'univers observable augmente ?
L'émission d'entropie s'assimile au rayonnement thermique désordonné. Les infra-rouges ne sont qu'une fréquence particulière de la lumière. Donc l'augmentation d'entropie de l'univers observable peut s'assimiler à un rayonnement lumineux. L'entropie globale augmente dans une baignoire qui augmente aussi et en plus qui fuit. Donc sa densité diminue. La quantité d'entropie générée dans l'univers observable croît moins vite que l'expansion, ce qui fait que sa densité diminue.
D'autre part, si l'univers observable est considéré comme un système ouvert, toute transformation irréversible se traduit par une augmentation de l'entropie à l'extérieur du système, donc en dehors de son horizon. Cette perte d'entropie , de désordre, crée localement de l'ordre.
Donc le désordre diminue par rapport à l'ordre. Donc l'ordre augmente localement.Voilà enfin ce que je voulais démontrer.L'expansion du Grand Univers crée de l'ordre dans l'univers observable, tout comme le refroidissement de l'eau crée des cristaux de glace, des flocons de neige.
Huber Reeves fait d'ailleurs l'analogie entre le passage de l'état liquide à l'état solide d'un fluide et la tranformation de l'énergie de l'univers en matière. La glace se forme en tourbillonnant et en s'agrégeant, ce qui n'est pas sans rappeler la forme des galaxies spirales.


Un beau flocon de neige

La matière se condense, passe de l'état fluide des hautes températures de l'univers primitif à celui de la formation de structures qui s'ordonnent par agrégation de matière.

Il y a là un principe de création d'ordre que l'on retrouveaussi bien dans les plus grandes structures de l'univers que dans les phénomènes naturels à notre portée.
Mais regardons de plus près le passage de l'eau, contenue dans les beaux nuages de notre planète, à la neige.
Les flocons de neige sont des cristaux. Ils se forment par de minuscuels agrégation de matière, qui suivent une complexification progressive et symétrique.
Les flocons de neige ont une structure très particulière, ils ont une structure fractale. C'est à dire que les branches du cristal sont composées de petites branches ayant la même forme que la branche initiale.
La partie est identique au tout. On dit qu'elle est homothétique, c'est la proriété dite d'auto-similitude.
Et si on regarde à la loupe les petites branches, elles sont elles-mêmes constituées de toutes petites branches identiques aux petites branches.
Les fractales sont des courbes très complexes, définies par des équations très simples. La complexité apparente de leur forme vient de leur géométrie récursive, imbriquée.
Les courbes fractales ne sont ni des lignes, ni des surfaces, elles sont entre les deux.
Ce sont des courbes infinies pouvant entourer une surface finie.

Elles portent leur nom car leur dimension est une fraction. Tout comme une ligne a une dimension et un plan en a deux, et bien la courbe fractale peut être de dimension 1,2 ou 0,58, etc.

La courbe fractale de Koch

La courbe de Koch, par exemple, par d'un triangle.
Chaque côté du triangle est scindé en 3 parties égales, servant à construire 3 nouveaux petits triangles. Ce procédé de construction peut être répété par itération autant de fois que l'on veut. L'équation de la courbe la décrit jusqu'à l'infiniment petit, en une fois.
A chaque itération, la longueur du périmètre du triangle augmente. Ce qui fait qu'à l'infini, la longueur de ce contour est infini, malgré le fait que la surface ainsi délimitée tient dans un cercle, de surface tout à fait modeste.
L'étrangeté des fractales vient delà. En faisant varier les paramètres de construction de la courbe, on obtient des formes d'une variété infinie, dont beaucoup rappellent celles rencontrées dansl a nature ou dans le règne vivant. Par exemple, chez l'homme, la structure des poumons est fractale, le circuit des vaissaux sanguins est fractal aussi.
Curieusement on retrouve les fractales partout dans la nature, dans la forme des montagnes, des fougères, des côtes de la Bretagne, etc. On retrouve également les fractales dans la théorie du chaos.

La théorie du chaosest celle qui tente de décrire les processus naturels comme l'écoulement d'un fluide, le refroidissement du magma, le réchauffement d'un liquide, etc..Ce sont des processus imprédictibles, décrits par des équations déterministes.
Au niveau macroscopique, dès que l'on étudie un système naturel ayant beaucoup de composants individuels, alors on tombe sur la théorie du chaos. L'évolution des systèmes "chaotiques" on dit plutôt
"stochastiques" fait apparaître des formes extraordinaires, des attracteurs étranges.Le système est déterministe mais son évolution ne l'est pas.Et cette indétermination ne peut être imputée au hasard.
Car les équations sont déterministes, sans probabilité ni incertitude.

Un attracteur étrange...très étrange !


Mais quelque soit la précision des données de départ, le système évoluera vers un équilibre qui ne pourra être anticipé.


Plusieurs états d'équilibre sont possibles sans que l'on puisse déterminer celui que le système choisira. Le système répond au principe de moindre action, à la conservation de la quantité d'énergie, mais son avenir est voilé, n'est pas connaissable.L'univers s'organise, des formes apparaissent, mais son avenir n'est pas prédictible.
L'univers répond à un principe très simple, celui de moindre action, de recherche d'équilibre, mais les états d'équilibre à venir ne nous sont pas connaissables.
Du présent on ne peut prévoir le futur, et pourtant le hasard n'intervient pas dans les équations. La théorie du chaos est l'introduction du désordre dans l'ordre, sans raison apparente. En chaque instant l'application du principe de moindre action fait bifurquer l'évolution du système, qui n'optimise pas toujours les mêmes variables d'états. C'est comme une boule qui roule naturellement sur un pente irrégulière, contourant telle bosse et puis préférant tel ou tel petit sillon.
Il n'y a rien d'erratique dans son comportement si on connait le terrain, mais si on n'observe que sa trajectoire, alors on ne peut la prévoir à l'avance. Ce ne sont pas les conditions initiales qui déterminent son évolution, mais le chemin qu'elle doit prendre pour minimiser son énergie potentielle.
La bulle de savon représente la surface la plus optimum pour minimiser les forces élastiques de la solution savonneuse venant combattre la pression de l'air. De la même façon les micro-bulles des émulsions, les tourbillons dans un torrent, optimisent en chaque instant les forces en présence pour gaspiller le moins possible d'énergie. La recherche d 'optimum n'est pas une opération linéaire, le trajet le plus "économe" n'est pas forcément la droite.
Il y a au coeur des fractales et au coeur du chaos un principe identique qui transforme une infime variation initiale en formes très différentes :
C'est une itération qui définit l'état suivant à partir de l'état précédent, sans relation linéaire entre eux. Et cette itération, quand elle est répétée un très grand nombre de fois peut donner des états divergents, convergents, cycliques, les attracteurs.
Lorsque l'on étudie les grandes structures de l'univers, on retrouve des formes fractales dans les configurations des galaxies, dans la répartition de la matière interstellaire.


Quand on va de l'infiniment grand àl'infiniment petit, on retrouve un emboitement des formes de nature fractale. Quand on étudie les formes de l'organisation que la nature a trouvée on retrouve les fractales. Les fractales sont un processus de construction itératif.
Le principe le plus simple donne la forme la plus complexe.
M51, la galaxie tourbillon


Maintenant au lieu d'imaginer une courbe fractale dans le plan à deux dimensions, essayons d'imaginer un "plan fractal" dans l'espace tri-dimensionnel. On obtient alors des formes creuses d'une complexité surprenante.
Allons plus loin et imaginons des fractales de volume (en 3d) dans l'espace-temps
On obtient alors la complexité de notre monde. On obtient des formes de dimension non-entières, à cheval entre l'espace et le temps.
Les fractales sont des êtres mathématiques dont l'auto-similitude va jusque dans l'infiniment petit. Les fractales volumiques ont une surface tri-dimensionnelle infinie pour un volume quadri-dimensionnel fini.
Ce n'est pas la peine d'essayer de circonscrire ces formes avec des dimensions entières d'espace et de temps cela ne peut marcher. Tout comme les côtés de notre flocon ne sont pas lisses, les surfaces générées par les fractales (du latin fractus "brisé)ne sont pas lisses, elle sont brisées, rugueuses. Cela donne des surfaces non continues. Si on imagine à nouveau un temps spatialisé, le passage d'un instant à l'autre suit une courbe brisée, donc phénoménalement indéterministe. En effet, le déterminisme induit un passage continu d'un instant à l'autre, donc des hyperformes ayant des enveloppes temporelles continues. Les trajectoires temporelles des événements cahotiques ne sont pas continues, elles sont fractales donc nécessairement imprédictibles.Tout organisme vivant a une structure comparable à une fractale. Le système-univers est fractal.
L'organisation du monde est fractal.
La réalité du monde est une forme fractale.
La topologie du champ unifié au-delà des phénomènes est fractal.
Les phénomènes naturels sont stochastiques, car la nature profonde du monde est fractale. L'ordre sorti du chaos ne peut pas être déterministe.
Le futur ne peut pas être prédit.
Les phénomènes observés ne sont pas le fait du hasard, mais d'un principe simple tendant vers l'équilibre qui génère de la complexité apparente dans le monde observable.
La loi de la nature est simple, c'est la recherche de l'équilibre.
Mais cette recherche de l'équilibre engendre la complexité de la matière. L'auto-organisation de la matière qui se voit aussi bien dans la production des structures cristallines que dans le règne du vivant est l'effet d'une force simple, déterministe, s'exerçant sur le champ unifié.

Cette force primordiale donne au monde des phénomènes une forme fractale dont la complexité du monde est l'apparence.
Le monde va vers l'équilibre thermodynamique, mais il n'utilise pas la ligne droite, et en chemin il fabrique nécessairement la complexité de la matière. La complexification de la matière vient de l'itération de cette force, qui agit toujours de la même façon.
Là où l'itération creuse la matière jusqu'à l'infiniment petit, la force fait surgir la réalité, le champ pur.
Là où la densité fractale se continue en-deça de la taille des particules élémentaires, le nombre de dimensions géométriques apparentes de l'infiniment petit explose, n'a plus aucun sens. Le champ pur apparaît alors au sein de la matière, la force spirituelle pure du champ unifié apparait alors à l'échelle intra-particulaire.
La complexification du monde qui conduit à l'équilibre conduit aussi à faire émerger l'esprit pur au sein de la matière. Donc à l'émergence de la conscience.
En conséquence, le principe d''évolution du monde conduit nécessairement à l'homme-conscient.
Le principe entropique est le principe anthropique.L'augmentation de l'entropie conduit inéluctablement à l'avénement de la conscience.
Qu'y-a-t-il au centre d'un trou noir ? Quand la matière et l'espace-temps sont effondrés en un point, une singularité ?
Qu'y-a-t-il au centre d'une particule ? Quand la densité fractale a dépassé l'horizon voilé de la matière, quand les formes fractales sont en-deçà de la longueur de Planck ? Il reste une singularité dans le champ pur, dans la réalité. L'organisation fractale se continue jusque dans l'infiniment petit, au-delà de l'apparence phénoménale, jusqu'à plonger dans le champ unifié de la réalité du principe d'évolution du monde.
Les particules élémentaires sont la limite de la matière, contingente à la texture de l'univers, discrétisée quantiquement par la longueur de Plank.
Mais la complexification fractale ne s'arrête pas à la barrière quantique, elle continue au-delà.
La complexification fractale est une complexification géométrique qui se continue dans l'en-dedans de la matière.
Elle se continue jusque dans la réalité inobservable du monde, jusque dans le champ unifié.
Le centre des particules a une géométrie récursive plongeant jusque dans l'essence de la réalité.

Cela crée une singularité du champ, une discontinuité ponctuelle. Cette singularité est une parcelle de la substance réelle, du champ spirituel unifié, du principe d'évolution du monde, de l'esprit.
La particule élémentaire est parcelle de matière, son intérieur est parcelle d'esprit.
Patrice Weisz


3 commentaires:

Anonyme a dit…

Pi 3,1416...de quelle religion, philosophie,dieu,civilisation cela nait-il ou en fait science à qui d'appareil humain de quotient doté pour l'avoir intelligenté, énoncé, démontré et s'en être servi?

question de terrien devenu terronaute

Anonyme a dit…

Pi 3,1416...de quelle religion, philosophie,dieu,civilisation cela nait-il ou en fait science à qui d'appareil humain de quotient doté pour l'avoir intelligenté, énoncé, démontré et s'en être servi?

question de terrien devenu terronaute

Alain Monier a dit…

Bonjour, On ne peut pas vous suivre totalement, trop simple, bien que la simplicite parrait etre en fait le moteur de la complexite. Je vous rejoints sur votre positionnement sur le determinisme et l'indeterminisme. Vous etes tres clair dans vos demontrations. Pour ma part le Big Crunch me parait correspondre a ce qui peut le fait originaire de notre monde. En cela je me retrouve dans la position Derridienne, Lacanienne, du il n'y a pas d'origine avant la parole.Et je la tranpose en physique. Je pense que Lee Smolin voit lui aussi tres loin. Pour autant votre approche est ambigu, la conscience peut tout aussi bien naitre de la matiere, meme si la matiere necessite une interpretation plus souple. Mon experience personnelle peut me permettre d'envisager un retour du Present vers le Passe, du passe vers le futur. Bien entendu c'est une experience subjective, mais l'illumination comme le stipule Poincarre s'y concretise veritablement. A cet effet votre vue sur le temps qui correspond a celle de Benjamin, est credible bien entendu, mais me parait une vue dont la realisaion est tres aleatoire et repose sur des parametres dont l'utilisation n'est pas evidente. Cordialement Alain Monier